A l'époque les succès des séries Touching Evil sur Showcase au Canada et PBS aux États-Unis, laissent espérer à Robson des opportunités de jouer aux États-Unis.
Pourtant l'expérience se solde par un rappel brutal à la réalité, en dépit de sa célébrité en Angleterre et de son image positive, adorée des femmes et admirée des hommes, grâce à Grafters et Reckless. On compare Robson au jeune Paul Newman.
"C'est un business étrange. Il y avait un projet ici intitulé Road to Perdition (Les Sentiers de la Perdition sorti en 2002). Les personnages principaux étaient Paul Newman et Tom Hanks. Et j'étais là pour jouer le fils de Paul Newman. Paul m'a jeté un coup d'œil et a dit : 'Trop jeune'. "
"Au début, ils m'ont dit, 'Vous n'existez pas ici'. J'ai dû effectivement faire le point. 'Vous n'êtes rien ici. Vous devez avoir quelque chose que nous voulons'. Mais, c'est impossible de définir ce qu'on a. Je ne sais pas ce que j'ai. Si les gens veulent me voir dans quelque chose, tant mieux. Ce qui m'intéresse, c'est le héros qui retombe sur ses pieds, se relève. Je ne sais pas si vous avez vu Any Given Sunday. J'ai pensé que c'était une interprétation formidable de Pacino, d'incroyablement humain. C'est ce genre d'idée qui m'intéresse."
A cette époque, Robson n'est jamais autant sollicité. Demandé sur de nombreux projets, il enchaîne films sur films et émerge comme un acteur en puissance.
Après avoir vu Touching Evil, Bruce Willis le contacta pour travailler avec lui. La star d'Hollywood lui téléphona de l'hôtel qoù il séjournait en Ecosse, et lui proposa un projet de film avec lui.
"J'ai cru qu'il s'agissait d'une plaisanterie, raconte Robson, secouant la tête d'incrédulité. "Il m'a dit : 'Salut Robson, c'est Bruce Willis'. "
"J'ai d'abord soupçonné mon pote Joe Caffrey de me faire une blague et j'étais sur le point de lui dire : 'Joe, c'est la pire imitation de Bruce Willis que j'ai jamais entendue !'
"Mais le réceptionniste de l'hôtel m'avait prévenu d'un appel longue distance, et auparavant, deux américaines m'avaient appelé pour m'avertir: 'Bruce va vous téléphoner dans cinq minutes'; puis : 'Bruce va vous téléphoner dans une minute'... "
"Je n'étais toujours pas convaincu. Mais c'était vrai ! Il avait fait des recherches sur moi avant de m'appeler. Il avait vu sept épisodes de Touching Evil qu'il avait trouvé vraiment formidables. "
"Il m'a dit : 'Cela ne vous ennuie pas si j'ai pensé à vous pour les films que je fais ?'
"J'ai répondu abasourdi : 'Quoi ! Pas de problème !'. J'ai dû prendre de profondes respirations pour garder mon sang-froid. Nous avons discuté pendant environ une demi-heure. "
La perspective de jouer dans Die Hard et Sixth Sense avec Bruce à Hollywood était alléchante mais dû être mise en attente. Robson était engagé sur d'autres projets à cette époque : The Last Musketeer, Blind Ambition et Close & True.
Touching Evil étant toujours diffusée et d'autres projets en cours, Robson expliqua : " J'ai une année pour y arriver, nous verrons ensuite ce qui adviendra. C'est très gentil de leur part de me dire : 'Venez et nous allons discuter'. Je suis content de la façon dont les choses se passent jusqu'à présent. "
Le remake américain de Touching Evil, est adapté en 2004 sur USA Network et produit par la société de Bruce Willis, Cheyenne Enterprises.malheureusement, il ne connait pas le succès escompté.
Le rêve hollywoodien de Robson ne se concrétisa jamais.
Néanmoins, il y avait une forte réticence de sa part à immigrer aux Etats-Unis. Robson venait de se marier et d'avoir un bébé né en 2000. Il rechigna à s'engager à long terme, 5 ans comme le stipule les contrats américains. S'éloigner de sa famille et de ses racines était trop difficile pour lui. Les opportunités américaines ne se sont pas présentées au bon moment dans sa vie.